[Lettre-poèmes/actus #4]
une lettre du passé
Bonjour à toustes et merci à celleux qui ont rejoint La Lettre Poétique ces dernières semaines. C’est le 4ème mois d’affilé où je tiens le rythme de deux lettres/mois et vos retours m’y encouragent !
Cette façon d’échanger avec vous et de faire découvrir mon travail prend une vraie place dans mon quotidien que ce soit dans ma réflexion sur comment créer les ateliers d’écriture en format posts/mails ou bien dans celle des poèmes que je souhaite vous partager !
Cette lettre, je l’écris un 18 septembre alors que je suis assise à une terrasse à Vézelay avec le soleil qui me réchauffe le dos. C’est donc une lettre du passé qui vous arrive (merci les envois programmés !) et il n’y aura pas d’actus de performances pour ce mois-ci. Je vais vous partager le texte que j’ai lu lors de la scène ouverte du Boeuf Monstre dont je vous parlais dans la dernière lettre-poèmes/actus. Et d’autres petites choses. Bonne lecture !
Au programme aujourd’hui
1. Poèmes
2. Recommandations
1. Poèmes
Le thème proposé par l’équipe du Boeuf Monstre était “La Meute”. Voilà ce qu’il m’a inspirée.
Meute
les corps se font denses
le groupe est groupé
face à la violence
nous venons marcher
plusieurs fois milles bouches
qui scandent d’une voix
pour que justice soit faite
pour que justice soit faite
la meute ce sont les louves qui découvrent leurs dents exhibent leurs poils et hurlent à la lune
ce sont ces sœurs qui se donnent soin et se reposent à la chaleur des corps haletants
collective joie des peaux qui transpirent de la même fièvre
collective joie des cordes vocales qui vibrent du même son grave des ventres
collective joie de la trajectoire qui dévie
la meute dévie
toustes deviennent des sœurs
la meute est déviante
nous sommes des louves parmi les chiens
nos griffes limées pour taper du poing
à quoi reconnaît-on une meute affamée
aux cris des entrailles mille fois violentées
all all all of them
patriarchy should burn to hell
all all all of them
patriarchy go burn to hell
et la violence trouve
un chemin hors de nous
la meute dévie et
les corps se font danse
les corps se font liens – yeux courbes mains creux plaines souffle épaules souffle souffle hanches reliefs souffle grottes
des lianes lancées
pour caresser les contours
étancher les solitudes
dans le corps commun de la meute
nos corps creux se gorgent
nous devenons refuges les unes pour les autres 
Correspondances #6
je t’écris pour te dire que chaque mot que tu glisses à mon oreille est un nouveau possible pour moi comme si ta bouche apprenait la mienne à parler comme si tu faisais céder les barrages qui retenaient les nouveaux langages ta langue se déverse en moi et je peux habiter pleinement des terres dont j’avais perdu les clefs
2. Recommandations
Ces dernières semaines, j’ai lu, vu ou écouté, et je vous recommande :
- Eden, de Auður Ava Ólafsdóttir aux Editions Zulma.
J’ai adoré m’imprégner de l’ambiance islandaise dans ce roman.
Initialement mis dans ma liste de lecture après l’écoute de l’épisode Contrecarrer les imaginaires d’extrême droite de l’Affranchie podcast (cliquez sur le titre pour l’écouter.)
- Le monde est à moi, série Norvégienne sur Arte TV.
J’ai adoré les sons d’Odile et ses textes. Petit synopsis : À Bergen, en Norvège, Odile, métisse trentenaire et lesbienne, rêve de devenir rappeuse mais doit affronter le poids des tabous. L'actrice et scénariste Amy Black Ndiaye, étoile montante du cinéma norvégien, signe un beau portrait de femme ancré dans le présent multiculturel de l'Europe.
- L’épisode #35 du podcast Conversation Créative avec comme invitée Magali Cazo.
J’ai adoré découvrir les coulisses d’une personne qui vit aujourd’hui de son art. Magali Cazo est une artiste visuelle qui dessine et peint à l’encre.
Merci d’avoir lu La Lettre Poétique !
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