J’écris cette lettre poétique de Mars alors que je suis sur le départ.
Et alors que je ressasse cette introduction dans ma tête depuis dix minutes, une petite voix me souffle “L’année du singe” de Patti Smith. Je ne sais pas encore vraiment pourquoi car je l’ai, là, posé à côté de moi, m’apprêtant à l’ouvrir pour vous en partager un extrait. Cette petite voix ne m’a pas lâchée et j’imagine que les tréfonds de mon cerveau ont associé ce livre au départ, ou en tout cas, au mouvement.
Je sais que je suis loin d’être la seule pour qui Patti Smith est une figure de proue. Ça fait maintenant des années, plus de dix si j’ose compter, qu’elle est une femme dont la destinée me fascine. Le fait que je sois capricorne - comme elle - ajoute à la fascination mystérieuse. Il y a comme un écho quand je la lis, quelque chose qui me fait me sentir appartenir à la même planète. Cette sensation je la ressens d’ailleurs avec les personnes que j’ai choisi pour être proches de moi dans cette vie.
Un délicat murmure qui semble me frôler depuis la nuit des temps. Un battement du cœur qui s’harmonise sur la même cadence. Des corps qui s’embrassent sans se toucher.
J’ai fini par ouvrir ce fameux livre, et c’est dingue comme effectivement il répond bien à cette phrase qui tournait en boucle “je suis sur le départ”. Un point de départ parfait pour continuer cette lettre poétique !
A la suite :
1. Extraits de l’année du singe de Patti Smith
2. De la poésie qui fait écho
3. Ce que j’ai lu/vu et vous recommande
1. L’année du singe - Patti Smith - trad. Nicolas Richard - Gallimard, 2020
2. De la poésie qui fait écho
ces textes sont des extraits de mes carnets de note
le premier a été écrit en fin d’année 2024
le second pour cette édition de la lettre poétique de mars 2025
je crois qu’on sait ces choses-là dès le premier instant il y a des regards qu’on croise comme si on les avait toujours connu ils sont comme des maisons qu’on aurait eu mais dont on aurait perdu la clef et chaque fois que tu me parles que tu me touches que tu me vois tu me donnes une clef nouvelle pour retrouver ma maison qu’il est bon de pouvoir enfin se sentir chez soi
je suis sur le départ de ce qui m'éloigne de moi je défais les tresses qui alourdissaient la tête de celle que j'étais j'avance vers le large à pas feutrés ne pas effrayer le soleil froid qui montre la voie je suis sur le départ prête à emprunter les traverses et tracer vers là où la joie s'infiltre sous la peau renverser la tête et recevoir les rires en cascades s'en faire des nappes phréatiques pour les jours secs je suis sur le départ jamais pour m'éloigner de toi de moi au contraire je vais vers le centre j'approche ma poitrine de la tienne j'accroche l'aube de mon cou à ta clavicule mes sources de joie ruissellent jusqu'à toi puis de toi elles remontent le courant nos vases communiquent sous les ailes de la tempérance
3. Ce que j’ai lu/vu et vous recommande
Pour les livres, je vous mets le lien vers le site Place des libraires ou le site de la maison d’édition qui vous permet de les commander.
-Rousson-des-Brocards - Margot Ferrera - Dessins de Bobi+Bobi - Editions les petites ombres, 2025. J’ai enfin eu pris le temps de lire ce bijou précieux écrit par Margot Ferrera. Livre poétique, difficile à lâcher une fois commencé, je vous invite vraiment à découvrir cet univers singulier qui m’a donné l’impression d’évoluer dans un rêve à demi-éveillée.
-Tabor - Phoebe Hadjimarkos-Clarke - Le Sabot, 2021. Dystopie puis utopie puis dystopie puis… , ce livre m’a tenue en haleine. Plusieurs voix s’alternent et je me suis demandée sans cesse quel serait le dénouement. Il y a quelque chose de viscéral qui met en tension dans l’écriture de Phoebe Hadjimarkos-Clarke. J’ai hâte de lire Aliène, son dernier roman que j’avais commencé pendant mon court passage en librairie.
-Suzanne Valadon, peintre sans concession - Arte TV. Je ne connaissais pas la vie de Suzanne Valadon et j’ai été subjuguée par ses peintures. Son histoire de femme artiste qui a dû braver pas mal d’interdits de son époque ajoute à son talent.
-My sunshine - Hiroshi Okuyama, 2024. Film japonais vu au ciné que je vous recommande. Les images sont sublimes, la bande son vraiment chouette et l’histoire touche au cœur. J’adore les films étrangers qui nous sortent des habituels schémas narratifs à la française ou des blockbusters américains. C’est vraiment intéressant d’observer à travers le cinéma comment sont traitées les émotions, les liens humains ou encore les récits quand nos cultures diffèrent.
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