Pour la lettre-atelier de ce mois de Septembre, j’ai eu envie de mettre en regard deux inspirations. Aussi, de vous proposer une exploration en lien avec l’écriture genrée et ce qu’elle nous fait dire.
Il y a plusieurs étapes, sentez-vous libres de les faire toutes ou pas et comme toujours de suivre mes propositions ou d’écrire toute autre chose que ces extraits vous auront inspiré.e.s
L’Heure Zéro - Ada Mondès1 - bookleg #168, maelstrÖm reEvolution
Avec cet extrait, j’aimerai vous faire explorer d’écrire avec un “ils” clairement identifié comme “les hommes au pouvoir”.
L’actualité, malheureusement, ne manque pas de nous donner chaque jour de nouveaux sujets de révolte.
Ada Mondès évoque des catastrophes écologiques (je vous mets ici en lien notamment un article qui parle du scandale du chlordécone aux Antilles2)
et j’aimerai vous proposer de faire de même en réutilisant la formule “ils disent…”
Ecrivez un texte sous forme de poème ou en prose avec la répétition “ils disent”.
Vous pouvez aussi réutiliser la formule “à quoi servent”.
les guérillères - Monique Wittig - Les Editions de Minuit
“Elles affirment triomphant que tout geste est renversement”. 3
“Elles disent, si je m’approprie le monde, que ce soit pour m’en déposséder aussitôt, que ce soit pour créer des rapports nouveaux entre moi et le monde.”
Si tout geste porte en lui le potentiel d’un renversement, d’un changement de paradigme ou d’un point de bascule (comme le mentionne Nathalie Sejean dans sa Circulation 4 ) alors écrire de nouveaux récits est une ressource précieuse.
Inspiré.e par le texte suivant, je vous propose d’écrire un contre-récit positif voire utopique en allant chercher là où se loge la beauté, la poésie. “Tout geste est renversement”, donc la plus petite inspiration peut servir votre récit.
Vous pouvez utiliser la formule “elles disent” pour ancrer le contre-récit dans une narration féministe ou encore “iels disent” (je vous mets un petit guide pour une écriture neutre et inclusive à la suite 5
Et si on explorait la forme ?
Pour terminer cette lettre-atelier, comment avez-vous envie d’articuler ces deux textes ? Les écrire l’un face à l’autre ? Alterner les phrases/vers ? Barrer certains passages, en écrire d’autres en majuscules ?
Je vous propose de réfléchir si la forme peut appuyer le fond. Ici l’idée est de s’amuser avec les formes et de peut-être tordre la forme classique pour qu’elle aussi soit le lieu de nouvelles représentations.
Comme à chaque Proposition d’écriture, je vous invite à me partager vos textes. Soit par mail, soit en commentaires ici pour qu’ils soient lus par du monde. Si vous les partagez sur les réseaux sociaux, pensez à me mentionner ou à me l’envoyer.
Vos retours et commentaires sont aussi les bienvenus !
Si vous le pouvez, il est maintenant possible de soutenir mon travail (ça me permettra de poursuivre de manière plus pérenne les lettres poétiques et d’autres propositions à venir). Vous pouvez vous abonner une fois un mois par exemple (pour 5€), faire durer votre abonnement quelques mois (c’est résiliable à tout moment) ou bien choisir la formule à l’année. Merci à celleux qui l’ont fait, vous ne pouvez pas imaginer la force que ça donne.
“Ada Mondès poétesse et traductrice (espagnol-français) se consacre à marcher le monde pour conter ces vies des autres dans sa voix, dans une double langue.”
Visiter le site internet d’Ada Mondès
Merci Susy Chetteau pour l’inspiration autour de cette phrase. Je vous invite à découvrir la création de sa compagnie de danse qui reprend pour titre cette phrase de Monique Wittig. Cie Obaluae